Cette interrogation, je ne pensais pas l’entendre autant. Depuis que je communique sur mon métier, c’est la première question qui m’est posée. Écrivain chacun voit mais écrivain public ce n’est pas toujours une évidence. Avec l’expérience, j’ajoute la notion de rédactrice, pour tous, pour tout type de public…
Il est vrai que chacun met ce qu‘il veut sous cet intitulé du métier d’écrivain public. Chaque écrivain public propose son aide, ses conseils selon ses facilités et ce qu’il aime. Si on se cantonne à la définition officielle du petit Larousse, un « écrivain public est une personne qui fait profession de rédiger des textes divers pour le compte de ceux qui ne savent pas écrire, qui écrivent avec difficulté ». On peut aussi évoquer le scribe dans l’ancienne Égypte ou la mission de nombreux instituteurs au siècle dernier qui venaient en aide à leurs concitoyens, pour évoquer cette profession. Dans tous les cas, c’est un service aux autres, riche de contacts et d’histoires.
Pour ma part, j’ai toujours écrit : adolescente, un journal intime comme de nombreuses jeunes filles, des poèmes, des textes. Plus tard, mes proches ont fait appel à moi pour rédiger les lettres de condoléances, des courriers administratifs. J’ai des facilités, il est vrai, pour trouver les formules adaptées, pour tourner les phrases. Rapidement, mes voisins ont intégré le fait que je pouvais les aider à remplir des dossiers administratifs, relire le CV du fils ou rédiger une lettre dans le cadre de son apprentissage pour leur fille.
Dans le cadre professionnel, j’étais la rédactrice attitrée des rapports d’activité, je participais à la rédaction d’articles du bulletin interne d’informations, voir même je préparais des présentations ou des discours pour l’intervention en public de tel ou tel cadre.
Il m’aura fallu le regard des autres, un bilan de compétences pour réaliser que je pouvais en faire mon métier. Écrire le fil des événements de mes derniers mois en tant qu’assistante, décrire mon ressenti aura été pour moi comme une évidence. Le plaisir d’écrire était toujours là. En outre, l’écriture est aussi une thérapie, elle fait du bien, elle permet de poser ses sentiments mais aussi ses blessures pour s’en défaire. Si cela a été vrai pour moi, je peux tout autant l’offrir aux autres.
Toutes ces expériences s’assemblent pour constituer mon propre profil d’écrivain public.
