La vie passe si vite, elle semble éphémère : À peine le temps de se rencontrer, de s’apprivoiser que déjà l’instant est passé. Quand il est trop tard et que la personne s’éteint, c’est aussi une mémoire qui s’évanouit. Il reste parfois pour ceux qui restent ce goût amer de ne pas avoir su questionner, essayer de mieux connaitre, de mieux comprendre. On apprend tant des expériences des autres et de leur parcours.
Que sait-on vraiment de ceux qui nous entourent, entre le paraitre et le fond de leurs pensées, leurs expériences, les blessures dissimulées, les histoires inavouables. Que perçoit l’autre ? Quelle image laisse-t-on à ses proches, sa famille, ses amis ?
Lors de la disparition d’un homme de 94 ans que j’avais côtoyé, ce sont les questions qui me sont venues à l’esprit. En entendant l’éloge funèbre très succinct, je me suis dit que j’aurais aimé apprendre autre chose de sa vie, de ses rencontres et de son chemin. J’ai espéré que sa famille, elle, savait… D’ailleurs, j’aurais pu écrire ce discours aussi, mais sans doute autrement, en interrogeant, plus encore, la famille, les amis proches, les connaissances du club de sport et s’il avait pu laisser son témoignage pour une « biographie », nul doute que cela aurait été encore plus « vrai », intime et personnel.
Raconter sa vie tant qu’il est encore temps pour laisser une trace, poser des moments marquants dans un album de souvenirs. Ainsi on peut transmettre un héritage personnel et particulier, ne pas s’éteindre tout à fait. C’est un « livre d’or » pour les proches. C’est leur dire d’où ils viennent et peut-être aussi donner un sens à leur présent.
Chaque vie vaut la peine d’être contée car elle est forcément unique. Pour ma part, j’aime écouter ses récits. Ils vous ramènent à vos propres souvenirs et expériences. Être la plume de ces récits est, de toute façon, très enrichissant. Il en est de même pour celui qui les reçoit en cadeau et qui et les lit.