Mon cher papy,
Me voilà en Bretagne et dans le Finistère depuis quelques mois. Je réalise que je ne cesse d’évoquer ton nom. Tu vois, c’est bizarre. Je croyais il y a encore peu que nous avions choisi cette région par simple coup de cœur tardif mais je me suis surprise à dire au fil de nos rencontres que nous étions revenus en Bretagne. Pourquoi dire « revenir « et non arriver ?
Là où tu es, si tu me vois, tu dois peut-être sourire. Je suis sûre d’ailleurs que tu sais, que tu es fier de la bretonne que je suis désormais, fière de ta petite-fille. Tu l’étais déjà fière de moi lorsque j’étais enfant. Cette fierté, je la ressentais, je la lisais dans ton regard lorsque tu m’emmenais partout avec toi. Ce n’était pas en Bretagne, non, mais tu en parlais. Maman, aussi, m’a toujours parlé de ton attachement à ta Bretagne, à la mer, à ses eaux aux couleurs incroyables, ses paysages extraordinaires…
Un jour, j’ai découvert en faisant comme tout le monde des recherches généalogiques que tu étais né à Lambezellec, Finistère, Bretagne. Tiens, tiens ! Bon sang, surtout breton ne saurait mentir, n’est-ce pas ? il faut bien que je me rende à l’évidence, mon choix de résidence n’est pas un hasard mais un long processus d’amour et de souvenirs. Je ne crois plus, dès lors, que mon amour de la mer, de la pêche à pied est dû à mes seules vacances en bord de mer mais j’imagine qu’il vient de plus loin encore.
Des origines maternelles bretonnes, un prénom qui n’a pas été choisi par mes parents par hasard, qui me relie s’il le fallait encore, un peu plus, à cette région, tout est là en moi pour me prédestiner à revenir, je dis bien revenir, sur tes pas et sur ceux de mes ancêtres. La vie m’a conduite de nouveau peu à peu, vers le Finistère. Je te le disais, je n’ai jamais autant évoqué ton nom que ces derniers mois.
Mon papy, je pense bien à toi et une part de toi est encore vivante en moi. Tu n’es plus depuis de nombreuses années mais je porte ton souvenir et tes origines. Je te dédie mon changement de vie et mon bonheur. Merci de tout ce que tu m’as dit et de ce que tu m’as laissé. Je suis arrivée là où je devais être et j’y suis heureuse.
Ta petite Anne … de Bretagne